Les deux hommes sont rarement d'accord. Sauf sur un point : Horst Seehofer (ministre de la Consommation CSU) et Peter Struck (chef du groupe parlementaire SPD) viennent de changer de marque de portable, remisant leur Nokia au placard. Le président du parti social-démocrate a même appelé au boycott du fabriquant finlandais de téléphones mobiles. Les deux politiciens entendent ainsi manifester leur solidarité avec les 2 300 salariés allemands du site Nokia de Bochum, dont l'usine va fermer.
Sellette. Nokia, 40 % de parts de marché au niveau mondial, a vu son bénéfice exploser fin 2007. Le groupe publiera selon toutes vraisemblances d'excellents résultats jeudi. Pourtant, le finlandais s'apprête à fermer son usine allemande de Bochum. Une partie de la production sera délocalisée en Roumanie. Le reste en Hongrie et en Finlande. Le destin de plus de 4 000 salariés (2 300 directement employés sur le site Nokia, 1 000 temporaires et 1 000 emplois chez les fournisseurs du constructeur) est sur la sellette. Ni les propositions des syndicats de revoir les conditions de travail et les salaires, ni les exhortations des politiques n'ont à ce jour pu infléchir la direction. «Les coûts de production sont trop élevés en Allemagne», explique Veli Sundbäck, membre de la direction.
Mais la question des salaires, 5 % des coûts totaux, ne serait qu'un argument parmi d'autres contre le site de Bochum. Nokia est un exemple éclatant de «caravane du capitalisme», s'emporte le ministre de