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Libération

Pêche : la France atteint son quota de mauvaise foi

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publié le 21 janvier 2008 à 2h01

La France veut-elle mettre à bas «l'Europe bleue», la politique commune de la pêche ? Nicolas Sarkozy l'a laissé entendre samedi, à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), à la grande satisfaction des 200 à 300 marins pêcheurs qui l'écoutaient : «L'affaire des quotas [de pêche], il faut qu'on en sorte. On a une opportunité pour en sortir, la France va présider l'Union européenne du 1er juillet au 31 décembre.»Est-ce tout simplement réaliste ?

Qu'est-ce que l'Europe bleue ?

De 1957 à 1982, il s'agissait surtout de protéger le marché européen du poisson par la mise en place de protections douanières, et de garantir l'accès des flottilles de pêche de chaque pays dans l'ensemble des eaux européennes. Il faut attendre 1983 pour que la pêche devienne une politique à part entière, lorsque la nécessité de préserver la ressource halieutique s'est imposée. Or, une telle gestion ne peut se faire qu'en commun, les poissons ne connaissant pas de frontières. Outre l'aide à la restructuration des flottes de pêche, l'Europe bleue a mis en place, espèce par espèce, des «totaux admissibles de capture» répartis entre les Etats par quotas, en fonction de l'historique des captures. Par exemple, l'Espagne reçoit 90 % des quotas d'anchois du golfe de Gascogne contre 10 % à la France, mais des échanges bilatéraux sont possibles. Les réformes de 1992 et de 2002 ont donné davantage d'armes à l'Union afin de préserver une ressource qui, d'année en année, devient de plus en plus rare.

Pourquoi