Le prix «cargo» du célèbre riz basmati, cultivé exclusivement près de la frontière indo-pakistanaise, a plus que doublé depuis l'été dernier, atteignant le record des 1 300 dollars (900 euros) la tonne à la mi-janvier. Une augmentation aux conséquences mondiales : au Royaume-Uni, les restaurants indiens (70 000 emplois) commencent à s'inquiéter pour leur avenir, tandis qu'aux Emirats arabes unis, les supermarchés ont carrément dû retirer le basmati des étalages, son prix étant supérieur au plafond imposé par les autorités pour le riz.
«Roi des riz». A l'origine de cette méga-inflation, une mauvaise récolte dans certaines régions couplée à une demande de plus en plus forte à l'étranger. Et, dans une moindre mesure, une hausse de la consommation en Inde, l'augmentation du niveau de vie signifiant qu'une partie de la classe moyenne a désormais les moyens de s'offrir le «roi du riz», comme on surnomme cette variété aux longs grains, réputée pour son parfum. Pour autant, l'Inde continue d'exporter les deux tiers de sa production, et les spécialistes s'accordent à dire que la flambée des prix s'explique d'abord par la vogue du basmati dans les pays occidentaux et arabes. A elle seule, l'Europe en a importé 350 000 tonnes l'an dernier, soit plus d'un tiers de la production totale. Mais si le basmati bat tous les records, ce n'est pas la seule variété à avoir enregistré des hausses significatives ces derniers mois. Paradoxal, puisque la récolte mondiale de riz est en augmentation con