Le pouvoir d'achat du consommateur contre l'avenir des pêcheurs. C'est à peu près en ces termes que s'est crispé le débat hier, autour de la taxe de 2 % sur les ventes de poisson destinée à soutenir la filière, en vigueur depuis le 1er janvier. Lors de ses voeux à la presse, Jérôme Bédier, président de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), a sonné la charge : «Nous nous battrons contre cette taxe. Nous allons déposer une plainte à Bruxelles dans le mois.»
En fait, la FCD est encore en train d'étudier «la possibilité technique» de ce recours, estimant que cette taxe équivaut «à une hausse de TVA de 2 %». «Le poisson est déjà un produit assez cher, souligne-t-on à la Fédération, qui regroupe les principaux distributeurs. C'est un mauvais coup pour le pouvoir d'achat. Ça revient à taxer les ménages moyens, ceux qui achètent en grande surface.» En effet, cette taxe ne concerne pas les petites poissonneries, puisque les députés, lors du débat fin décembre, ont exempté les structures au chiffre d'affaires inférieur à 760 000 euros, concentrant la taxe sur la moyenne et grande distribution, où se réalisent 70 % des ventes de poisson frais.
Michel Barnier se serait en tout cas sans doute bien passé de cette attaque. C'est que la taxe doit financer près de 80 % des 310 millions d'euros prévus sur trois ans pour soutenir la filière, notamment un vaste plan de modernisation de la flotte, et réduire sa dépendance au gazol