C'est reparti pour un tour de grand huit. Avant d'enchaîner sur le train fantôme ? La peur ou le goût du frisson tétanisent les places boursières, qui ont dévissé à l'unisson hier, après avoir joué le rebond la veille, suite au krach de lundi. Francfort ? - 4,88 %. Madrid ? - 4,56 %. Paris ? - 4,25 %. Londres, qui ne fait pas partie de la zone euro, a perdu 2,28 %. Pourquoi un tel yo-yo ? Que s'est-il passé, alors que le matin même, le petit porteur était parti travailler le coeur tranquille après avoir écouté la voix monocorde de la radio égrener les valeurs d'un CAC 40 en hausse de plus de 2 % à l'ouverture ? A 9 h 30, Jean-Claude Trichet, le patron-oracle de la Banque centrale européenne (BCE), a parlé. «En toutes circonstances, mais plus encore en des périodes difficiles de correction significative sur les marchés, et de turbulences, la responsabilité de la banque centrale est d'ancrer solidement les anticipations d'inflation pour garantir la stabilité financière», souffle-t-il. En clair : contrairement aux Etats-Unis, une baisse de taux n'est pas au programme en zone euro.
Un scénario qui a déprimé les marchés, déjà sous antidépresseurs. «C'est du dogmatisme pur et ce n'est pas un commentaire très heureux dans le contexte actuel», s'agace Emmanuel Morano, responsable du pôle actions au sein de la société de gestion la Française des placements. «M. Trichet nous a fait son discours habituel, renchérit Vincent Guenzi, responsable de la stratégie d'inve