La démocratie en entreprise a ses limites. Suite au rejet du projet de réorganisation du temps de travail par référendum, en octobre 2007, par 64 % des salariés de Goodyear-Dunlop à Amiens, la direction a répondu hier par l'annonce de 478 suppressions d'emplois sur un total de 2 700 salariés. Une réduction d'effectifs équivalente au projet initial, sauf qu'à l'époque, promettait la direction, c'était «sans licenciements secs», et étalé sur trois ans. Cette fois-ci, c'est l'amorce d'un «plan de sauvegarde de l'emploi» (ex-plan social) qui a été présenté hier matin en comité central d'entreprise, et pour la seule année 2008.
«Acharnement». Deuxième coup de bambou : cette réduction d'effectifs, qui fait suite à une baisse programmée de la production de 23 %, ne serait qu'un début, suggère la direction. De nouvelles réductions d'activité pourraient suivre bientôt, avec, à la clé, d'autres licenciements. Sur place, c'est la consternation : «Ils nous font payer cash notre non au referendum», s'insurge Fabrice Bertin, délégué syndical CFDT du site, qui avait appelé à voter contre la mise en place des 4 x 8 en octobre dernier. Pour rappel, ce système prévoyait de faire travailler les salariés de la semaine sur vingt-deux week-ends par an ainsi que certains jours fériés, pour une augmentation de 64 euros net par mois. Pour les postés du week-end, le temps de travail passerait de 28 à 35 heures, mais sans hausse de salaire, si ce n'est le versement d'une prime de 1