Le zéro nucléaire : c'est l'objectif affiché par les socialistes espagnols. Au moment même où Londres veut construire davantage de centrales, où Paris vend sa technologie du Maghreb à la Chine et où Washington prévoit d'allonger la durée de vie de ses réacteurs, Madrid veut orchestrer la fin de ses installations nucléaires. Mardi, José Luis Zapatero a donné son feu vert pour que cette «résolution ferme» soit mentionnée dans le programme électoral de son parti, le PSOE, dans la perspective des législatives du 9 mars, où la gauche est donnée légèrement favorite. Il ne s'agit pas, bien sûr, de décréter la fermeture immédiate des 8 centrales espagnoles, pour d'évidentes raisons logistiques et de sécurité. Mais, assure le chef du gouvernement, pas question de maintenir en vie les réacteurs «au-delà du nécessaire».
En 2006, les socialistes avaient fermé la centrale de Zorita, près de Madrid. L'an prochain, ce sera au tour de celle de Garoña, en Castille et Leon. Les sept autres, construites dans les années 80, devront connaître le même sort au terme de «leur durée de vie utile», entre 2021 et 2028. Le programme socialiste ne laisse aucune ambiguïté : «Nous mettrons en place le remplacement graduel du nucléaire par des énergies plus sûres, plus propres et moins onéreuses.»
Mauvais élève. Ces ambitions marquent un saut qualitatif. Au début de son mandat, José Luis Zapatero évoquait la «diminution» du nucléaire. Aujourd'hui, il insiste sur sa «disp