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Libération

La croissance sud-africaine minée par des coupures de courant

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publié le 28 janvier 2008 à 2h06

«C'est inacceptable ! Comment a-t-on pu en arriver là ?» Les coupures d'électricité qui paralysent l'Afrique du Sud depuis le 10 janvier, plongent la population dans l'incompréhension et la colère. Johannesburg, la capitale économique affectée par des délestages quotidiens, a subi la semaine dernière un véritable «jeudi noir» quand le courant a été coupé pendant sept heures, en pleine journée. Dans le centre commercial luxueux de Sandton, tous les magasins étaient portes closes : «En deux semaines, nous avons perdu 20 % de notre chiffre d'affaires», se plaint Wesley, le propriétaire d'une boutique de bijoux. «On est en train de nous tuer ! lance Bongani, serveur dans un restaurant. Pas de clients, pas de pourboire, rien dans ma poche !»

En fin de journée, la paralysie des feux de circulation a provoqué des embouteillages monstres sur les grandes artères, tandis que des files de voitures se sont formées devant les pompes à l'arrêt. «Je n'ai plus une goutte d'essence et j'attends ici depuis deux heures, tempête Sibongile Khota, une fonctionnaire de 30 ans. Au bureau, sans ordinateur, on ne peut plus travailler. Le gouvernement n'a rien fait pour éviter ce désastre. On se croirait au Zimbabwe !» Seuls les vendeurs de générateurs, de lampes à batterie et de réchauds au gaz se frottent les mains après avoir écoulé leurs stocks en quelques jours.

Pagaille.Les conséquences de la pénurie d'électricité seront lourdes pour l'économie du pays, qu