«Travailler plus pour gagner plus.» Le slogan sarkozien de l'an passé semble voué à une belle carrière en 2008 également. Il était sur toutes les lèvres ce mercredi, place de la République à Paris, où étaient réunis des centaines de taxis à l'appel de la Fédération nationale des artisans taxis, de la CGT et de la CFTC notamment. «J'ai essayé, jusqu'à 11 heures par jour, ça marche pas», lance un chauffeur. «S'ils veulent que je travaille plus, ça va être difficile à moins de ne plus voir mes enfants du tout, je travaille déjà six jours par semaine», renchérit un autre.
Dans le froid et la grisaille, ils bloquaient la place et une partie des artères voisines avec un objectif : dire non à la proposition 211 du rapport Attali, remis la semaine dernière à Nicolas Sarkozy par l’ancien sherpa de François Mitterrand. Un rapport qui prévoit, afin d’augmenter le nombre de taxis de 16.000 à 60.000 en région parisienne, la déréglementation du secteur, en l’ouvrant davantage à la concurrence.
Motivés, bien qu’assez silencieux, les taxis grévistes se sont surtout appliqués à démonter l’argumentaire du rapport Attali et de ses partisans.
Ainsi, selon Gérard Slama, taxi depuis dix-huit ans, cette proposition va considérablement faire baisser son revenu. «Actuellement, je touche à peine plus que le SMIC. Si on augmente le nombre de taxis, on va approcher le RMI. Autant rester chez soi. Et puis, il y a aussi la question de l'image de marque des taxis parisiens. Si