Menu
Libération

Le Sénat réclame des comptes

Article réservé aux abonnés
Des responsables de la Banque de France et de l'AMF ont été entendus.
publié le 31 janvier 2008 à 2h09

«Nous avons bien agi.» Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France (BdF), et Michel Prada, le président de l'Autorité des marchés financiers (AMF), ne doutent pas. Leur attitude dans la crise de la Société générale a été la bonne. Les sénateurs de la commission des finances souhaitaient hier les entendre pour mieux «comprendre l'attitude des régulateurs», comme l'explique Jean Arthuis, sénateur de la Mayenne.

Principale question : le silence qu'ont gardé la Société générale, la BdF et l'AMF entre la mise au jour de la fraude et son annonce. Trois jours qui ont permis à la banque de liquider ses positions. Un sénateur interroge : «Votre mission n'est-elle pas d'assurer la transparence et de vérifier que tous les opérateurs ont les mêmes informations sur le marché ?» Michel Prada explique que la règle de la transparence peut être contournée : «Quand les intérêts supérieurs de l'entreprise sont en jeu, on peut accepter de garder le secret.» Le temps aussi pour la banque de travailler à son augmentation de capital. «Le dimanche, Daniel Bouton [PDG de la Société générale, ndlr] nous a supp., pardon, demandé de lui donner trois jours», poursuit Noyer. Prada en rajoute : «Il aurait été dangereux de parler de fraude sans pouvoir apporter les réponses appropriées.» Ce secret «lourd» n'a été dévoilé que le mercredi au gouvernement ainsi qu'à la BCE et aux autorités américaines. Cette poussée d'autonomie, Prada la revendique : <