Plusieurs centaines de taxis ont bloqué hier à Paris la place de la République et une partie des artères voisines, désorganisant le trafic dans la capitale, à l'appel de la Fédération nationale des artisans taxis (Fnat), de la CGT et de la CFTC notamment. A Marseille, Toulouse, Rennes ou Strasbourg, des bouchons se sont formés dès le matin, l'accès de ces villes étant barré par des taxis en colère. Ils n'avaient tous qu'une pensée en tête : montrer leur détermination à lutter contre la proposition 211 du rapport Attali, remis la semaine dernière à Nicolas Sarkozy. Un rapport qui prévoit de déréglementer le secteur en l'ouvrant à la concurrence. «On nous dit qu'on fait la queue pour prendre le taxi à Paris, mais après 10 heures du matin, c'est le taxi qui attend le client !» s'indigne un gréviste parisien.
Rappel des faits. La première ville de France compte moins de taxis aujourd'hui (15 500) qu'elle n'en comptait dans les années 1920 (25 000), alors que la population s'est sensiblement accrue et surtout que le recours aux transports rapides s'est généralisé. Une situation due au maintien d'une politique très stricte de quotas, voulue par la profession, qui fait que l'Etat ne délivre pas plus de 150 licences de taxi par an afin de limiter l'offre. Et de l'absence quasi-totale de ces voitures de petite remise - des taxis qu'on ne peut commander que par téléphone - qui permettent à des villes comme Londres ou New York, sous le nom de mini-cabs, d'au moins quadru