Ils sont salariés à la Société générale. Et, alors que BNP Paribas vient de faire connaître son intérêt à racheter sa concurrente (lire ci-contre), ils sont prêts à se mobiliser pour rester indépendants. Hier, de manière plus ou moins «spontanée», plusieurs centaines d'entre eux - 4 000, selon la direction - ont occupé le parvis devant le siège de la banque, à la Défense, pendant à peine une demi-heure. «Sauvons nos emplois»,«Décidons de l'avenir»,«Non à l'hostilité», les panneaux affichés donnent le ton. Pendant trente minutes, les salariés frappent dans leur main en scandant «Socgen»,«Socgen». avant de remonter à leur étage.
Le mot d'ordre était assez flou, ainsi que les auteurs de l'appel. Il s'agirait d'un groupe de cadres de la banque, a priori indépendant de la direction. Leur mail - anonyme - indiquait seulement : «Le groupe Société générale doit rester indépendant.» Mais leur initiative tombe particulièrement bien pour Daniel Bouton, très affaibli après la révélation des 5 milliards de perte due aux prises de position aventureuses du trader Jérôme Kerviel. Elle montre que, comme en 1999, lors de la précédente OPA contre la Socgen, BNP devra composer avec l'hostilité des salariés de la banque.
Même les syndicats en oublient leur discours purement catégoriel. «En tant qu'organisation syndicale, voir le personnel taper des mains pour soutenir Daniel Bouton, c'est déconcertant», avoue Pierre Dusseaux, délégué CFDT. Qui recon