Pendant l'affaire des 4,9 milliards de perte de la Société générale, on aurait presque oublié la crise des subprimes. Pourtant, cette dernière, qui a pesé sur les comptes de la banque présidée par Daniel Bouton, est loin d'être terminée. Et pourrait coûter encore plus au secteur bancaire, et notamment à la SocGen, qui a provisionné 2 milliards d'euros. L'agence de notation Standard & Poor's a ainsi publié jeudi un communiqué qui a encore jeté un froid sur le secteur bancaire.
Selon l'agence, une deuxième vague de dévalorisations massives d'actifs menace les établissements financiers. Au total, les pertes et dépréciations pourraient atteindre les 265 milliards de dollars, presque deux fois plus que les montants déjà annoncés par les grandes banques. S & P estime en fait que, du fait du ralentissement économique, les ménages américains auront plus de mal à rembourser leurs emprunts immobiliers. Que la proportion de défauts va augmenter. Et que les titres financiers gagés sur ces emprunts (les Collaterized debt obligations, ou CDO), rachetés par tout le système financier mondial, vont être moins rentables.
Concrétisation de ce constat : S & P va dégrader la note accordée à 534 milliards de dollars de CDO, ce qui va amener les détenteurs de ces titres à les déprécier. De 265 milliards au total. Au même moment, Moody's a revu à la hausse son estimation du taux de non-remboursement des emprunts lancés au pic de la spéculation immobilière (elle l'évalue entre14 % et 18 %, alors que c