C'est la dernière attraction de Potosí : contempler les rutilantes jeeps Hammer, modèle armée US, qui se pavanent dans les rues étroites de la ville impériale, aujourd'hui préfecture de la région la plus pauvre de Bolivie. «Une voiture comme ça, ça coûte 80 000 euros minimum, calcule Guillermo Bullain Iñíguez, rédacteur en chef du journal El Potosí.On dit qu'à La Paz, il n'y en a que deux. Ici, il y a sept propriétaires de Hammer et tous sont des mineurs.»
Cité née du ventre de ses mines (lire ci-dessous), Potosí vit comme une seconde chance le récent boom du prix des métaux sur le marché international. Le plomb, extrait du légendaire Cerro Rico (la montagne riche), comme l'argent, l'étain et le zinc, ont ainsi vu leur valeur multipliée par trois depuis 2005. Les mines de Potosí, exploitées par une quarantaine de coopératives de petite et de moyenne taille, séduisent aujourd'hui de grands consortiums étrangers : cinq projets d'exploitation sont en route pour un investissement total de 1,2 milliard d'euros.
Goulots. En plein processus de dépeuplement il y a à peine trois ans, Potosí se métamorphose aujourd'hui : «Tous les signes d'un renouveau de l'économie sont là, explique Guillermo Bullain Iñíguez. Des maisons ont gagné un étage, le parc automobile a fortement augmenté, il y a plus de bars, plus de prostitution, etc.»
Evidemment, le «miracle minier» ne profite pas à tous. A 26 ans, Oscar fait partie des 16 000 mineurs qui travaillent actuell