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Libération

Kerviel: «Je ne serai pas le bouc émissaire de la Société générale»

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Dans un entretien exclusif accordé à l'AFP, le trader reconnaît sa «part de responsabilité» dans les pertes record de la banque (4,8 milliards d'euros), mais refuse d'être désigné comme le seul fautif.
par AFP
publié le 5 février 2008 à 7h00

Jérôme Kerviel s'est exprimé pour la première fois à la presse ce mardi, lors d'une rencontre au cabinet parisien de son avocate, Me Elisabeth Meyer. Tout en refusant de rentrer dans le détail de l'affaire pour "réserver ses déclarations au juge", le trader  a reconnu sa «part de responsabilité» dans les pertes record de la Société générale, tout en refusant d'être «le bouc émissaire» de la banque.

"On perd la notion des montants quand on est engagé dans ce genre de métier. C'est dématérialisé. On se laisse un peu emporter", s'est justifié Jérôme Kerviel, qui a engagé au nom de la Société générale des positions dépassant les 50 milliards d'euros.

Se sentant victime d'un "battage médiatique vraiment oppressant", le trader a démenti un certain nombre d'informations diffusées dans la presse. "Je ne suis pas suicidaire ni dépressif", a-t-il lancé en réponse à ceux qui l'ont présenté comme instable. Il assure n'avoir "à aucun moment pensé à fuir".

"Je n'ai jamais eu d'ambitions personnelles dans cette affaire. L'objet, c'était de faire gagner de l'argent à la banque", a ajouté Jérôme Kerviel, qui a par ailleurs expliqué ne pas avoir encore "pris la mesure" des répercussions internationales de l'affaire dont il suit la chronique "dans les journaux et sur Internet". "Il y aurait beaucoup de choses à dire. Il y a beaucoup de déformations dans la presse", a-t-il dit, sans toutefois fournir