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Libération

Panne d'essence au pays de l'or noir

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Carte postale du Nigeria. Chaque mardi une histoire de la mondialisation
publié le 5 février 2008 à 2h13
(mis à jour le 5 février 2008 à 2h13)

L'histoire pourrait presque faire l'objet d'une blague Carambar : quel est le comble du Nigeria, 1er producteur de pétrole en Afrique et 8e exportateur au monde ? Celui de régulièrement manquer d'essence. Le Nigeria exporte 2,2 millions de barils de brut par jour mais est incapable d'alimenter son propre marché de 140 millions d'habitants. Dans chaque station-service se forment de longues files d'attente d'automobilistes prêts à tout pour obtenir un plein. «Nous avons hérité de gros problèmes d'infrastructures», justifie le ministre d'Etat à l'Energie et au Gaz, Emmanuel Olatunde Odusina.

Le pays dispose de trois raffineries, mais elles sont vieilles et mal entretenues. Résultat, elles produisent de l'essence au compte-gouttes et il faut importer.

«Même si toutes les raffineries fonctionnaient, il n'y aurait toujours pas assez d'essence. La consommation nigériane est énorme», estime Bernardo Lopes, courtier pour la société Addax. Les Nigérians consomment en moyenne 30 millions de litres d'essence par jour. En l'absence de trains, l'essentiel des transports se fait par la route et des millions de litres de gazole sont utilisés pour alimenter les groupes électrogènes qui permettent de combler les pannes de courant régulières. Les raffineries ne peuvent pas suivre. Le Nigeria a donc choisi de miser sur les investisseurs, notamment chinois et indiens, pour remettre ces raffineries à flots, voire en construire d'autres. Mais, à ce jour, deux plans de privatisation