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Libération
POUR MEMOIRE

Sarkozy, de l'argent pour l'acier

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publié le 5 février 2008 à 2h13
(mis à jour le 5 février 2008 à 2h13)

L'Etat, tout seul, peut-il sauver les usines menacées de fermeture ? Non, avait répondu en son temps Lionel Jospin Premier ministre. Oui, a déclaré hier le président de la République, devant les salariés d'ArcelorMittal à Gandrange (Moselle), où 595 suppressions de postes sur 1 000 ont été annoncées. «Après Sarko super Zorro, c'est Sarko super délégué syndical !» La formule est d'Edouard Martin, élu CFDT au comité de groupe européen d'ArcelorMittal. Et elle résume assez bien la prose présidentielle. Extrait : «L'Etat préfère investir pour moderniser le site plutôt que de payer de l'argent pour accompagner des gens soit en préretraite, soit au chômage. Nous sommes prêts à mettre de l'argent pour faire des investissements qui auraient dû être faits depuis longtemps sur le site et qui n'ont pas été faits !» Les oreilles de Lakshmi Mittal, PDG du groupe, ont dû siffler.

Engrenage. «Attentif et dubitatif», Edouard Martin oppose trois questions à la verve sarkozyste : «D'abord, est-ce que les caisses de l'Etat sont vides ? J'avais cru comprendre qu'elles l'étaient sur le pouvoir d'achat. Ensuite, a-t-il le droit d'investir dans une entreprise privée ? Enfin, est-il normal de donner des fonds à un groupe qui devrait dégager 8 milliards d'euros de bénéfices en 2007 ?»«L'Etat ne peut pas financer des entreprises qui font des bénéfices pour que les actionnaires s'en mettent encore plus dans les poches. Ce serait scandaleux !» tranche Xavier P