La mise en scène était parfaite. Le hangar tendu de bleu sombre, les spots étincelants, la musique pompeuse, et derrière Nicolas Sarkozy, le rideau se lève sur le nouveau prototype d'Alstom, un train aux allures de serpent futuriste, glissant tous feux allumés jusqu'à l'estrade. Un son et lumière millimétré en hommage à l'innovation technologique à la française et surtout au renouveau de l'entreprise, après le sauvetage de 2004 auquel avait participé Nicolas Sarkozy, alors ministre du Budget.
Hier matin, le groupe présentait à La Rochelle, devant une assemblée de 200 journalistes et près de 300 invités, son dernier bébé, baptisé automotrice à grande vitesse (AGV). Un concentré de technologie ferroviaire capable de rouler à 360 km/h. Pour sa troisième visite dans l'usine rochelaise, le chef de l'Etat n'a pas caché sa fierté d'être associé au redressement d'Alstom. Après une tournée des cols bleus dans les ateliers, il a rejoint le parterre de VIP pour se féliciter du succès d'une politique industrielle «offensive».
«Mon truc». Dans ce contexte de félicité et d'autosatisfcation, Nicolas Sarkozy a souhaité faire de l'entreprise du jour un symbole. «Mes amis politiques n'ont pas toujours compris quand, en 2004, j'ai renationalisé partiellement en rachetant 22 % du capital, a-t-il rappelé. Mais ce n'est pas le rôle du ministre des Finances de rester les bras croisés, je crois au volontarisme.» Et d'ajouter, «le ministre des Finances doit s'engager au