Soixante-six mille euros de dommages et intérêts ! La factrice de Cordes-sur-Ciel (Tarn) en serait tombée de vélo, hier matin : «Je vais pouvoir assurer ma retraite.» Laquelle retraite promettait d'être bien maigre avant que le juge du tribunal des prud'hommes d'Albi (Tarn), outre ces dommages, ne requalifie ses 230 CDD en CDI depuis 1990. Odile Guibert a suivi l'exemple de sa collègue factrice de Marssac-sur-Tarn, Christiane Cros, qui avait gagné en justice contre la Poste en 2006 après 574 CDD accumulés. Derrière ces deux cas se cache surtout le cégétiste avocat des salariés Thomas Barba, 54 ans (lire son portrait dans Libération du 29 juin 2006).
Infatigable.Cet inspecteur de la Poste pourrait profiter d'un prochain plan social pour bientôt prendre sa retraite. Et il y a peu de risques que cette faveur lui soit refusée. Pourfendeur infatigable de toutes les précarités, il est l'empêcheur de distribuer le courrier en rond qui n'a jamais passé aucun compromis avec son employeur. Il ne passe rien aux syndicats non plus. «Je suis un homme en colère.» Sortant du tribunal hier, Thomas Barba s'en est pris à FO, à la CFDT, à SUD et à sa propre centrale, la CGT, qui, dit-il en pesant ses mots, «ont été en dessous de tout».
Ce n'était pas le rôle d'un «petit syndicat du Tarn» d'engager cette bataille. «C'était aux fédérations d'assurer ce syndicalisme de proximité. Elles nous ont laissés nous battre seuls.» Il note que FO et la CFDT ont signé