Les propositions du rapport Attali visant à déréglementer les taxis vous semblent-elles convenables?
Oui, elles répondent à une situation qui est problématique depuis très longtemps. Il y a cinquante ans déjà, le rapport Rueff-Armand proposait d'augmenter le nombre de taxis. A Paris, il y a un taxi pour 350 Parisiens, contre un taxi pour 72 Dublinois. Et il est évident que la situation de Dublin est préférable.
C'est incroyable d'être la seule capitale à avoir si peu de taxis. Et si chers, en plus! Il faut casser ce système. Et pour cela, l'Etat doit débourser de sa poche et racheter les licences rapidement. Evidemment, il ne faut pas le faire trop brutalement, du jour au lendemain comme ça. Mais il est important de le faire et de permettre la satisfaction des clients, ce qui constitue le critère le plus important dans ce genre de services. La seule proposition qui peut prêter à débat, c'est la suppression de l'horodateur parisien
(compteur qui limite le nombre d'heures travaillées).
L'inquiétude des chauffeurs de taxi est-elle légitime?
Oui, elle est parfaitement compréhensible. La situation des chauffeurs de taxi est loin d'être évidente, et l'achat de la licence a constitué pour eux une dépense très coûteuse. C'est un premier pas dans la profession particulièrement difficile. Ils ont souvent contracté des prêts pour acheter cette licence, et se sont endettés sur des années. Certains ont passé plus de vingt ans avant de pouvoir la remb