Une cohorte de taxis vides, garés en plein milieu de la route, peuple l'avenue de la Grande armée ce matin. En attendant l'arrivée des deux cortèges venus de Roissy et d'Orly, les chauffeurs de taxi manifestent bruyamment, en soufflant dans les sifflets distribués par les organisateurs. Dans la bonne humeur. Celle d'une profession extrêmement hétérogène, réunie par son opposition aux propositions du rapport Attali (1) qui visent à déréglementer le secteur.Postée devant le Palais des congrès, Marie, chauffeuse de taxi salariée depuis cinq ans, est venue pour exprimer sa colère. "A quoi bon chercher à partager la misère? En travaillant soixante heures par semaine, ma paye ne dépasse jamais les mille euros par mois, et je ne peux décemment pas gagner moins que ce que je gagne. Si la réforme passe, j'arrête ce métier." Pour elle, la solution n'est pas d'augmenter le nombre de taxis. "Le vrai problème, c'est la circulation dans Paris. J'aimerais pouvoir prendre plus de clients, mais je passe mon temps dans les bouchons. Pour aller de la Concorde à la Défense, je mets 45 minutes!"
Julien travaille dans une petite société qui emploie quinze personnes et partage l'avis de sa collègue. " En une journée de dix heures, je fais entre treize et dix-sept courses. Je passe au moins quatre heures à attendre ou dans les trajets retour. Je veux bien qu'on rajoute 40.000 ou 50.000 bagnoles, mais je ne vois pas trop en quoi ça va régler la question de la circulat
Taxis: «A quoi bon chercher à partager la misère?»
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par imanol Corcostegui
publié le 6 février 2008 à 7h00
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