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Libération

La Banque centrale européenne reste inflexible malgré la tempête

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publié le 7 février 2008 à 2h15

La Banque centrale européenne (BCE), qui se réunit aujourd'hui à Francfort, devrait maintenir, sauf surprise, selon la plupart des économistes, son principal taux d'intérêt, le Refi, à 4 %, son niveau depuis juin 2007. Elle refuse donc de suivre la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a ramené son taux directeur de 4,25 % à 3,50 % le 22 janvier, puis à 3 % le 30 janvier pour relancer l'économie menacée par la crise des subprimes.

Pourquoi la BCE refuse-t-elle de baisser ses taux ?

La BCE est particulièrement préoccupée par le retour de l'inflation qui a atteint son plus haut niveau depuis 2002, à 3,2 % en janvier dans la zone euro. On est très au-dessus de l'objectif de 2 % que la BCE a défini, en 1998, comme étant la «stabilité des prix», son principal objectif selon les traités européens. Lors de la dernière réunion de la BCE, le 10 janvier, Jean-Claude Trichet, son président, a d'ailleurs brandi la menace d'une. hausse des taux : «nous sommes dans une position d'alerte». Le 22 janvier, il expliquait : «en toutes circonstances, [.] la responsabilité de la Banque centrale est d'ancrer solidement les anticipations d'inflation afin d'éviter davantage de volatilité des marchés». Pourquoi une telle obsession ? Afin de maintenir les taux d'intérêt à long terme (qui sont librement fixés par les marchés) le plus bas possible : si vous craigniez que l'inflation s'emballe, vous prêtez votre argent à long terme à un taux plus élevé pour compenser ce risque Or, le