Il y avait du rififi dans les relations entre la Chine et le Japon. Il y a maintenant des raviolis. Et plus précisément des gyoza, nom donné à ces raviolis au porc et aux légumes d'origine chinoise, à consommer cuits (yaki-gyoza) ou à la vapeur (sui-gyoza), dont raffolent les Japonais. Au Japon, dix personnes ont été intoxiquées ces derniers jours, dont une petite fille gravement, après avoir consommé, semble-t-il, la même marque de gyoza surgelés importés de Chine. Cinq sont hospitalisés. A Tokyo, d'après les experts du gouvernement et l'Agence de police, ces raviolis contenaient tous le même insecticide, du méthamidophos.
Epinards. Le Japon prend l'affaire très au sérieux. Depuis un scandale d'épinards chinois contaminés en 2002, le pays a instauré un système de contrôle sévère. Mais difficile à appliquer sur les produits transformés contenant plusieurs ingrédients. Alors que fin décembre, la visite de quatre jours du Premier ministre nippon Yasuo Fukuda en Chine était décrite à Pékin comme «le signe annonciateur du printemps des relations sino-japonaises», la tension s'envenime entre les deux géants pour une affaire de raviolis.
Mardi, le ministre japonais de la Santé a carrément accusé la Chine (premier partenaire commercial et second fournisseur alimentaire du Japon) d'avoir délibérément infecté les raviolis avec l'insecticide. Une accusation très grave à laquelle Pékin a vite coupé court. «On ne devrait pas tirer de conclusions hâtiv