«La vie sauvage comme Canon la voit.» La publicité vante un appareil photo du géant nippon. Au-dessus du slogan, une jolie photo montre deux baleines radieuses dans une mer pure. En tombant sur cette page de pub, dans le magazine américain National Geographic, l'organisation écologiste Greenpeace, pensant que Canon était l'amie des baleines, a écrit à son président, Fujio Mitarai (qui est aussi le patron du Keidanren, le Medef nippon), pour lui demander de condamner la pêche scientifique au nom de laquelle les baleiniers du Japon captureront cette année plus d'un millier de cétacés. La réponse a fusé. Un grand niet. Normal. Au Japon, Fujio Mitarai est une figure. Un homme fier. Pas du genre à accepter qu'on lui dicte sa conduite. Ni qu'on pointe ses contradictions. Takao Saïto, un journaliste de 49 ans, en sait quelque chose. Pour avoir écrit un article sur le passé controversé de l'oncle de Mitarai (un docteur dont les recherches auraient été mêlées aux expérimentations de la macabre unité 731 de l'armée nippone en Chine dans les années 30 et 40), le journaliste se voit réclamer 200 millions de yens (1,3 million d'euros) par le patron de Canon. La société parraine pourtant des fondations de défense de la liberté de la presse. Avec Greenpeace, c'est une autre histoire. Fujio Mitarai aurait détesté la méthode. Laquelle met en cause les grands principes environnementaux de l'entreprise. A Tokyo, le groupe rappelle qu'il est «partenaire» depuis 1998 d'une O
Greenpeace boulet de Canon
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par Michel Temman
publié le 8 février 2008 à 2h15
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