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Libération

Année plombée chez Alcatel-Lucent

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publié le 9 février 2008 à 2h16

Toujours pas de lune de miel pour Alcatel-Lucent. Alors que le chiffre d'affaires a bondi au quatrième trimestre (+ 20 %), l'équipementier publie une lourde perte, de 3,52 milliards d'euros, pour 2007. Et ce ne sont pas les propos de la patronne, Patricia Russo, truffés d'«incertitude sur nos marchés» ou de «programmes de réduction des coûts», qui vont rassurer les troupes. Du coup, les critiques qui avaient pointé la faiblesse de la dot apportée par Lucent au moment de la noce, fin 2006, reprennent de la vigueur.

Cador. A l'origine de la perte, les actifs de Lucent. L'américain était un cador sur la norme CDMA, le standard choisi notamment par les USA pour leur réseau mobile. Or, Tiana Ramahandry, analyste à l'institut Idate, pointe qu'en 2007, «Alcatel-Lucent n'a décroché aucun contrat». Sans grande surprise. Ce standard est en effet en perte de vitesse. Et l'équipement du pays est achevé. Plus ennuyeux, l'Inde, en pleine construction de son réseau et qui a choisi aussi le CDMA, a boudé les produits Lucent. «Ils ont préféré Huawei et ZTE et passé des contrats massifs et exclusifs avec les Chinois.» Du coup, l'équipementier a dû se résoudre à déprécier ses actifs. Et pas de façon anecdotique : presque 3 milliards d'euros.

Grève. Alain Hurstel, le secrétaire général du comité de groupe a saisi l'occasion pour rappeler ses critiques formulées lors du mariage : «Visiblement, le coût de l'acquisition de Lucent avait été très sous-estimé.» De fai