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Libération

Potion amère pour les salariés français de Pfizer

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publié le 9 février 2008 à 2h16

L'impitoyable chasse aux coûts du numéro 1 mondial de la pharmacie vient de faire ses premières victimes françaises. Pfizer supprime 350 emplois à son siège parisien et ferme son centre de recherche de Pocé-sur-Cisse, près d'Amboise (Indre-et-Loire). Ce site, spécialisé dans les études précliniques de toxicologie disparaîtra fin mars. On le savait en sursis depuis le 22 janvier 2007, date à laquelle la «big pharma» américaine avait annoncé un plan social prévoyant la suppression de 10 000 emplois dans le monde, le regroupement à terme de tous les sites de recherche et de production sur le sol américain et une réorganisation des activités pour dégager 2 milliards de dollars (1,3 milliard d'euros) d'économie par an. En revanche, l'usine attenante du groupe (650 employés) qui produit le Viagra pour une partie de la planète n'est pas concernée, même si l'expiration du brevet sur ce «blockbuster», en 2011, fait craindre aux syndicats d'autres «décisions douloureuses».

Reclasser. A Pocé-sur-Cisse, 149 salariés se retrouvent sur le carreau. D'après François Dessay, délégué syndical CDFT (majoritaire), seuls une quarantaine ont pu se reclasser : «Les plus qualifiés ont retrouvé un travail en France ou en Europe, mais il faut bouger.» Pour les autres, notamment les quinquas, c'est le casse-tête. Car, dans la région, difficile de trouver un poste. «Ici, il n'y a rien ! Est-ce que les salariés de plus de 50 ans accepteront de partir ?» s'interroge-t-il. Pfizer promet de