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Libération

La Socgen contente ses chasseurs de primes

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publié le 11 février 2008 à 2h17

Le cérémonial a été respecté. Vendredi, comme chaque année, les salariés des salles de marché de la Société générale ont été appelés l'un après l'autre par leur chef. Ce dernier leur a donné le montant de leur bonus. Chacun est ensuite allé se rasseoir à sa place, devant ses multiples écrans d'ordinateur. Ceux qui étaient contents du chiffre qui leur a été communiqué ont fait mine d'être déçus pour ne pas être jalousés. Ceux qui étaient vraiment mécontents ont manifesté à haute voix leur déception. Mais personne n'a crié sur les toits la somme qui sera versée sur son compte en banque. La discrétion est la règle en la matière.

Six zéros. Ainsi va la vie à la Société générale. Malgré Jérôme Kerviel et «ses» 5 milliards d'euros de perte, malgré les 2 milliards de provision sur les subprimes, il n'y a pas eu de révolution dans la politique de distribution des profits. Certains salariés du back-office (les soutiers des salles de marché) ont perçu quelques milliers d'euros, tandis que des traders stars ont touché des sommes avec six zéros. A certains, on a cité la crise comme responsable d'une moindre distribution. A d'autres, non. Cependant, on ignore - discrétion de la direction oblige - si l'enveloppe globale a été écornée par rapport à celle de l'année dernière.

Selon des sources internes, la baisse pourrait atteindre entre 10 et 20 % dans certains départements. Selon des sources syndicales, les 4 766 salariés de la Banque de financement et d'investissement (BFI) présents en Fra