Le «complice» de Jérôme Kerviel n'était finalement pas si complice que cela. Moussa B., salarié de Newedge, une filiale de courtage de la Société générale qu'utilisait Kerviel pour passer ses ordres de Bourse, a été entendu samedi sous le simple statut de témoin assisté et est ressorti libre du palais de justice. Contrairement à Kerviel, le parquet n'a pas fait appel de la décision des juges d'instruction Renaud Van Ruymbeke et Françoise Desset. Proche du trader, le courtier avait auparavant passé quarante-huit heures en garde à vue, soupçonné de connaître les opérations initiées par Kerviel. Une perquisition avait été menée, jeudi, par la brigade financière au siège de Newedge. Finalement, selon l'avocat du courtier, Jean-David Scemama, son client a convaincu les enquêteurs qu'il n'avait fait que suivre «les instructions de ses supérieurs» et respecté «toutes les règles de marché».
On reprochait à Moussa B. une série de mails échangés avec Kerviel via la messagerie interne de la base de données financières Reuters. Ces messages, révélés par le site Internet du Nouvel Observateur, montrent une intimité entre les deux hommes (et leur peu de respect de l'orthographe). Exemple, le 11 octobre 2007 : «Tu lui a pas parlé de ce kon fais dis moi», demande Kerviel. «Il rentre ce soir», répond Moussa. «- T as rien dit sur nos tardes ? Sinon j'te pete la tete. - Walou. T un ouf. C entre toi et moi.» Ou, le 13 décembre : «Il va te falloir impé