La réaction de Jacques et Geneviève est plutôt radicale. «On arrive du Chili et, là-bas, les gens travaillent pour trois fois rien.» Suzane, venue chercher sa fille, est perplexe : «On ne peut pas dire si les grévistes ont raison ou pas. Le fond des choses on ne le connaît pas. Les victimes c'est toujours les usagers.»
Le fond des choses, de fait, n'est pas simple à débrouiller. Lancée à l'appel du syndicat des contrôleurs aériens USAC-CGT, le mouvement de grève a été suivi hier par 67 % des aiguilleurs du ciel à Athis-Mons (Essonne), selon la CGT (35 % selon la direction) et par 75 % des 131 agents d'Orly (46 % selon la direction) où un vol sur deux seulement était assuré. A Roissy, on déplorait seulement des retards. Les contrôleurs du ciel CGT dénoncent une réorganisation de leur service. Solidaire un temps, la CFDT a fini par rejoindre, jeudi dernier, les cinq autres syndicats opposés à la grève. La CGT, première organisation parmi les aiguilleurs, est donc seule dans l'aventure. mais le mouvement, à l'origine prévu jusqu'à vendredi, pourrait s'étendre à la semaine prochaine.
En 2006 pourtant, tous les syndicats étaient tombés d'accord sur un projet visant à regrouper les trois points de contrôle d'Ile de France au sein d'un nouveau centre, près d'Athis-Mons. Il devait voir le jour entre 2015 et 2017. Mais, entre-temps, la direction décide, transitoirement, d'envoyer 30 aiguilleurs d'Orly travailler à Roissy, sur la base du volontariat, d'ici à 2011. La C