De notre correspondant à Strasbourg. En janvier, lorsque Lakshmi Mittal a dévoilé son plan prévoyant près de 600 suppressions de postes sur 1 000 à Gandrange (Moselle), il savait qu'ArcelorMittal dégagerait un bénéfice maous en 2007. L'annonce officielle, hier, des profits records générés par le numéro 1 mondial de l'acier (7,5 milliards d'euros, lire ci contre) n'a donc rien changé : «Nous pensons que l'option que nous offrons est la meilleure solution pour la Lorraine», a-t-il soutenu à Luxembourg, siège du groupe.
Contre-projet. Le résultat exceptionnel donne en tout cas du grain à moudre aux syndicats, qui se battent pour le maintien de l'intégralité des emplois du site, avec l'étonnant renfort d'un Nicolas Sarkozy promettant que l'Etat investira sur place. «C'est 30 % de bénéfices en plus par rapport à 2006. C'est incroyable qu'on ne puisse pas en investir un petit peu dans les outils qu'on a ici !», s'étonne Jacky Mascelli, de la CGT. «Jamais dans l'histoire de l'acier une entreprise n'a dégagé de tels profits, poursuit Edouard Martin, de la CFDT. Aujourd'hui, les industriels européens n'arrivent pas à faire face à la demande d'acier et on table sur une croissance annuelle de 5 % à l'avenir.» Le cabinet d'experts mandaté par le comité d'entreprise (CE) planche actuellement sur un contre-projet industriel pour le site, qui a perdu 36 millions d'euros en 2007.
«Combattre». Il faudrait injecter de l'argent dans la modernisation de l'aciérie et la forma