Trop cher, le cristal. A Arques (Pas-de-Calais), le cristal, ce sera fini en 2009. Le groupe Arc international l'a annoncé mardi, ainsi que 560 suppressions d'emplois. La marque Cristal d'Arques continuera d'exister, mais il sera acheté ailleurs. Où ? «C'est à l'étude», répond le groupe. L'arrêt de cette activité symbolique pour un groupe qui fabrique essentiellement du verre, s'ajoute déjà à plusieurs années de cure d'austérité. En quatre ans, le site a perdu 2 441 emplois. Sans aucun licenciement sec : les salariés qui sont partis ont été externalisés, ont créé leur entreprise avec l'aide d'Arc, ont trouvé un travail, sont partis en préretraite négociée avec l'Etat ou décédés. Ils étaient 12 000 salariés en 2002 sur le site, ils sont 8 277 aujourd'hui. Le groupe souhaite passer à 6 000 dans les deux ans.
«Nous sommes en sursis», soupire Evelyne Largillière, employée et déléguée CGT. «On va exister jusqu'en 2010, mais après ? Ça fait bien de dire qu'on ne licencie pas. Mais c'est notre savoir-faire qui s'en va, et les jeunes qui ne seront pas embauchés. On est écoeurés.» Guillaume de Fougières, directeur général Europe : «Je comprends l'angoisse des gens. Mais nous investirons 100 millions d'euros dans les trois ans sur le site d'Arques pour rénover les fours. Un four vit huit à dix ans.» Le marché européen est encore «de très loin» le premier du groupe. «Seule 15 % de notre production mondiale est produite dans les pays à bas coût»,