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Libération

A Marseille, le Carrefour toujours bloqué

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publié le 16 février 2008 à 2h22

Les rayons sont vides, les allées aussi. En grève depuis le 1er février, les salariés de Carrefour, enseigne phare du centre commercial Grand Littoral, dans les quartiers nord de Marseille, empêchent toujours le ravitaillement du magasin. Jeudi, le tribunal des référés a rendu une ordonnance condamnant trois des sept syndicalistes assignés par la direction de Carrefour à libérer les accès livraison du site, bloqués depuis le début du conflit. «Nous avons quitté le domaine privé de Carrefour, mais la justice ne nous a pas demandé de quitter la voie publique», expliquait vendredi Smaïl Aït Atmane, délégué CFDT, depuis le rond-point où des grévistes contrôlaient chaque camion. «Ceux qui livrent les magasins de la galerie marchande, on les laisse passer ; les autres on leur demande d'aller se promener un peu dans le quartier», précisait une caissière en faction.

«Esclaves». Pourquoi ce conflit marseillo-marseillais depuis la journée nationale d'action des salariés de la grande distribution ? «Parce que nos salaires ne nous permettent plus de vivre et que nous ne voulons pas devenir les esclaves du monde moderne», assure Abdellah, militant CFDT, debout derrière sa ligne de caisse. «Je suis en CDI depuis huit ans et je gagne 950 euros par mois. Avec les trajets pour venir des quartiers sud, ma femme en longue maladie, et mes deux enfants, je m'en sors pas.» Beaucoup ont un sentiment d'injustice. «Ce magasin a ouvert en 1996 sous enseigne Continent, av