Fustigeant «l'hystérie du déficit commercial français» dans une intervention très commentée par les internautes sur le blog des éco-comparateurs de Libération.fr, Alexandre Delaigue soutient, à rebours du discours ambiant sur la perte de compétitivité de l'économie française, que le solde négatif de 39,2 milliards d'euros enregistré en 2007 n'a «aucune importance». Explications avec cet «éconoclaste» aux raisonnements «contre-intuitifs» et très macroéconomiques.
Pourquoi dites-vous que notre solde du commerce extérieur fortement dégradé «n'a aucune signification» ?
Le rapport entre le niveau des exportations et celui des importations de marchandises n'est pas un bon indicateur de la santé économique d'un pays. D'autres ont une signification claire - le Produit intérieur brut (PIB) qui mesure la croissance, le taux de chômage, etc. -, mais dans le cas du commerce extérieur, il ne s'agit que d'une composante d'un ensemble bien plus vaste que l'on appelle la balance des paiements. Elle inclut la totalité des activités et transactions (services, investissements, revenus.) réalisées par la France avec l'étranger. Rapporté à cet ensemble, le déficit du commerce extérieur représente finalement une toute petite somme.
En quoi cela minimise-t-il la contre-performance du commerce extérieur français ?
Selon qu'une économie est plus orientée vers l'industrie ou les services, selon qu'elle reçoit peu ou beaucoup d'investissements de l'étranger, qu'elle attire ou non des