Le gouvernement britannique a annoncé hier la nationalisation temporaire de Northern Rock, balayant d'un revers de main l'offre de reprise soumise par Virgin et le plan de redressement initié en interne. «Dans les conditions de marché actuelles, nous ne pensons pas que les deux propositions offrent une valeur suffisante pour le contribuable. Le gouvernement a donc décidé de déposer un texte de loi permettant de placer temporairement Northern Rock dans le secteur public», a déclaré Alistair Darling, le ministre des Finances britannique.
Perfusion. La banque de crédit immobilier, victime de la crise des prêts hypothécaires à risques(subprimes) importée l'été dernier des Etats-Unis vivait, depuis le 13 septembre, sous perfusion du Trésor public. En investissant près de 55 milliards de livres (73 milliards d'euros) en prêts directs et garanties, le gouvernement britannique avait permis à Northern Rock de continuer à mener ses opérations. Une lourde ardoise que l'équipe de Gordon Brown entendait bien effacer le plus rapidement possible. Aussi cherchait-il, depuis septembre, un repreneur capable de prendre les rênes de l'établissement bancaire et de garantir au contribuable le remboursement de sa dette en un temps record. Pari raté.
Ce matin, le gouvernement doit faire passer une législation d'urgence auprès de la Chambre des communes pour entériner la nationalisation de Northern Rock. Au même moment, la cotation du titre de l'établissement bancaire sera suspendue. Le plan du