Le leader mondial du cosmétique peut s'enorgueillir d'une belle croissance de son chiffre d'affaires en 2007 : plus 8,1 %, à 17,1 milliards d'euros. Ravis, les actionnaires ont vu leurs dividendes doubler en cinq ans. Mais à la veille d'une réunion annuelle de négociation sur les rémunérations, les salariés (12 000 en France), eux, se sentent lésés. Hier matin, devant le portail d'une des usines de L'Oréal, dans la zone industrielle d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), ils étaient une dizaine à exiger une augmentation de salaire, pour, au moins, rattraper l'inflation. A l'intérieur, leurs collègues débrayaient. Comme dans la quasi-totalité des sites de L'Oréal en France (une vingtaine répartis en activités de production, d'expédition et de recherche). Massivement selon les syndicats. «A 10 %», selon la direction.
«Compte-gouttes». Jean-François Dandré, délégué CFDT sur le site de production La Barbière à Aulnay, estime que 70 % du personnel de l'usine était en grève : «Les syndicats ont pris le train en marche mais les premières grèves ont démarré au début du mois tellement certains en avaient marre.» Marre de voir leur entreprise grossir à coups de rachats alors que leurs salaires stagnent comme de la mauvaise eau. Marre de devoir assumer une charge toujours plus importante de travail, rentabilité oblige. L'Oréal réplique dans un communiqué de presse : «En 2007, la rémunération globale a augmenté de 4,7 % [.]. Le salaire moyen d'un ouvrier s'élève à 25 60