On s'inquiétait du moral de Daniel Bouton (Libération d'hier) ? Et bien le PDG de la Société générale a rassuré tout le monde. «Le 20 janvier a été un jour de choc épouvantable. Mais, aujourd'hui, je vais très bien, même de mieux en mieux», a-t-il déclaré hier, à l'occasion de la publication définitive des résultats 2007 de sa banque (qui affiche un bénéfice de 947 millions d'euros).
Pour fêter ça, Bouton avait choisi la discrétion. Pas de conférence de presse où il risquait de se faire interpeller, mais une courte conférence téléphonique avec une consigne plutôt dissuasive : «On ne répond pas aux questions sur l'affaire Kerviel.» Et de renvoyer à la publication, mercredi soir, du rapport d'étape du comité spécial du conseil d'administration, présidé par Jean-Martin Folz, s'appuyant sur le travail de l'inspection générale de la banque. Il est vrai que le document est très intéressant. Pas parce qu'il confirme tout ce qui a été dit par la direction de la banque, ni parce qu'il apporte des révélations sur les éventuelles complicités (il laisse à la justice le soin d'investiguer), mais pour la première fois, on raconte précisément comment, en janvier 2008, Jérôme Kerviel a pu parier 50 milliards d'euros sur les indices boursiers européens sans que personne ne s'en aperçoive. Les rapports entre Jérôme Kerviel et les différents services de contrôle (back-office, comptabilité, risques, etc.) sont ainsi décortiqués. Les contrôleurs y apparaissent comme isolés et