Menu
Libération
Interview

Hausse des prix agricoles : «C'est une chance historique à saisir»

Article réservé aux abonnés
publié le 25 février 2008 à 2h27

Explosion des prix, raréfaction des terres, augmentation des besoins mondiaux. Alors que le Salon de l'agriculture a été inauguré, samedi matin, par Nicolas Sarkozy, l'économiste agronome Michel Griffon se penche sur les nouveaux équilibres agricoles.

La hausse spectaculaire des prix des céréales est-elle une tendance durable ?

L'évolution des prix, c'est toujours un mélange de raisons de court, de moyen et de long terme. En l'occurrence, l'accroissement du prix des céréales est très largement dû à des phénomènes climatiques. Mais derrière cela, comme il y a une baisse tendancielle des stocks mondiaux, on peut se demander si on ne vit pas le début d'un phénomène, évident à très long terme, de raréfaction de la terre face à des besoins qui ne cessent de s'accroître. On va passer de 6,4 à 9 milliards d'habitants dans les quarante années qui viennent, les meilleurs sols sont utilisés, on commence à attaquer la forêt tropicale humide, qui est une source de biodiversité indispensable pour l'avenir de la planète. Bref, sur le très long terme, il va y avoir une hausse tendancielle, de la même façon qu'il y a eu une baisse tendancielle, pendant un siècle, des prix des céréales.

Quels sont les facteurs structurels de cette tendance ?

Une explication de moyen terme, c'est l'accroissement des classes moyennes, en Inde et surtout en Chine, qui mangent de plus en plus de viande. Or, comme pour produire de la viande il faut d'abord produire du grain pour alimenter les animaux, il y a une surm