Gain un jour, perte la semaine suivante ; annonce de dépréciations massives annoncées comme les dernières, puis revues à la hausse quelque temps après ; gain d'1,5 milliard d'euros réalisé par Jérôme Kerviel, mais connu de lui seul. Les derniers développements de la crise financière rappellent à tous que la comptabilité n'est pas une science exacte.
Premier exemple, ce qui s'est passé la semaine dernière au Credit Suisse. La banque helvétique a annoncé avoir déprécié de 1,9 milliard d'euros ses actifs, en raison de la crise des subprimes. Pas de chance. La semaine précédente, la direction avait publié ses résultats 2007, en se vantant d'avoir résisté, mieux que les autres banques, à la crise. Pour justifier cette annonce surprise, la banque a évoqué des «erreurs» de la part de ses traders travaillant dans le service des crédits structurés. Ils auraient mis trop de temps à ajuster la valeur de leur portefeuille aux évolutions du marché. C'est une mission du cabinet d'audit KPMG, chargé de certifier les comptes de la banque dans le cadre d'une émission d'obligations, qui aurait permis de révéler la perte.
Deuxième exemple, l'annonce vendredi de Moody's, l'agence de notation financière, sur une possible dégradation de la note de CIFG. Filiale des Banques populaires et de la Caisse d'Epargne, CIFG est un assureur monoline, un secteur en pleine tourmente depuis que la crise financière a éclaté. Les monolines garantissent notamment les crédits immobiliers subprimes. Et ne pou