Puisque l'industrie française se porte mal (50 000 emplois perdus en 2007), vive la reconversion dans le recyclage des déchets industriels.
Comme un symbole, c'est depuis Noyelles-Godault, où Metaleurop avait lâché sa filiale et mis à la porte sans indemnité ses 800 salariés que le groupe Suez (qui a repris le site depuis) a annoncé mercredi un nouveau partenariat avec Renault. En prenant, à parts égales, le contrôle de la société de déconstruction automobile Indra, les deux groupes vont s'attaquer aux véhicules en fin de vie. Ils tablent sur 100 millions d'euros d'investissement d'ici les cinq prochaines années. «Notre objectif est de valoriser 95 % de la masse des véhicules en 2015», projette Stéphane Quéré, directeur du développement durable à Suez. Un objectif qui est déjà fixé par une directive européenne. «Oui, mais nous, ça fait longtemps qu'on travaille sur ça, se défend Stéphane Quéré. On a un savoir-faire et on se spécialise de plus en plus.»
Suez, comme son rival Veolia, mise beaucoup sur l'avenir de l'économie circulaire (où rien ne se perd et tout se revend). Depuis 2001, le groupe possède avec Indra (dont il était déjà actionnaire) une unité pilote de déconstruction sur l'emplacement de l'ancienne usine Matra à Romorantin (Loiret). Une façon pour lui d'afficher un objectif de création d'emplois dans des zones industrielles en revitalisation, comme sur les sites de Metaleurop et de l'usine Michelin de Toul, condamnée à la fermeture. «On veu