En français, on appelle ça éteindre un incendie avec une cuillère à café. Face à la polémique sur la flambée des prix de certains produits alimentaires et les revendications sur le pouvoir d'achat, François Fillon, le Premier ministre, a décidé d'agir. Ou du moins, de parler. D'abord en dénonçant «les abus de la part des industries et des distributeurs». En citant deux exemples qui vont finir par devenir cultes : la hausse du prix des yaourts de près de 40 %, «alors que l'augmentation du prix du lait ne peut entraîner une hausse de plus de 10 %» du produit fini, a expliqué le Premier ministre. Et le «jambon», qui augmente alors que le «prix du porc est plutôt orienté à la baisse».
Machin. Des abus «pas acceptables». Alors Matignon intervient. Au sortir d'une réunion avec la ministre de l'Economie Christine Lagarde, le ministre de l'Agriculture Michel Barnier et le secrétaire d'Etat à la Consommation Luc Chatel, François Fillon annonce trois mesures. Une opération de «vérification des prix réels des produits alimentaires» sera menée par l'administration et sera rendue publique avant le 10 mars 2008. Ce sera la première restitution de l'Observatoire des prix et des marges, «machin» créé en novembre 2007 et dont on avait oublié l'utilité.
A l'appui de cette opération de vérification, les services de Bercy sont chargés de mener des «opérations coup de poing» chez les distributeurs. Là aussi, il s'agit de débusquer là ou les industri