Peut-on lever le coude sans noyer sa conscience écolo ? De l'épi au verre, la fabrication de la bière engloutit eau, céréales et énergie. Le cycle de vie d'un demi commence donc dès la récolte des céréales. L'orge provient de l'agriculture classique, qui utilise engrais et pesticides. Selon l'Association des brasseurs de France, 3,4 millions de tonnes de ces produits chimiques ont été livrées en 2006 aux malteries où l'on fait germer les grains de céréales. Où l'orge devient malt.
Direction la brasserie. Comme son nom l'indique, celle-ci brasse. mais surtout de l'eau ! Entre la recette et le nettoyage des cuves, les brasseurs utilisent 5 à 7 litres pour produire un seul litre de bière. Consciente du problème, l'industrie brassicole mise sur la modération. Chasse au gaspi et optimisation du processus ont permis de réduire de moitié la consommation d'eau en dix ans. Dans les grosses brasseries industrielles, les eaux usagées sont retraitées. Exemple, à Obernai (Bas-Rhin) où les brasseries Kronenbourg (8 millions d'hectolitres par an) ont intégré une station d'épuration à leur site de production. «Ce procédé nous permet aussi de produire du méthane, note un responsable. Ce biogaz récupéré couvre près de 7 % des besoins énergétiques du site.» Retraitement de l'eau et énergie propre, voilà comment on fait d'une bière deux coups.
Après brassage, le mélange de farine de malt et d'eau est filtré. Les résidus secs sont les principaux déchets liés au procédé. Les agriculte