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Climat: quand l'Indonésie brûle ses forêts, les tigres et les éléphants de Sumatra suffoquent

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Selon une étude du WWF, la déforestation en Indonésie provoque d'énormes émissions de gaz à effet de serre qui risquent d'être fatales à ces deux espèces.
par Eliane Patriarca
publié le 27 février 2008 à 7h00

La conversion des forêts d'une seule province d'Indonésie en plantations destinées à produire de la pâte à papier ou de l'huile de palme génère davantage de gaz à effet de serre qu'un pays comme les Pays-Bas, selon une étude rendue publique aujourd'hui à Jakarta.

Les experts du Fonds mondial pour la nature (WWF) et de l'université d'Hokkaido ont enquêté dans la province de Riau, dans le centre de l'île de Sumatra, où 4,2 millions d'hectares de forêts tropicales, notamment sur tourbières, ont été défrichées en vingt-cinq ans. Leur conclusion est que la déforestation qui s'y poursuit est responsable d'émissions annuelles de gaz à effet de serre (GES) équivalant à 122% des émissions annuelles des Pays-Bas, à 58% de celles de l'Australie, à 39% de celles du Royaume Uni et à 26% de celles de l'Allemagne.

Si cette conversion des forêts n'est pas arrêtée, en plus des dommages causés au climat par les gaz responsables du réchauffement, les derniers tigres et éléphants sauvages de Sumatra s'éteindront, ont-ils écrit dans un rapport. La province de Riau

"a le taux de déforestation le plus élevé d'Indonésie, en grande partie soutenu par les activités des géants papetiers Asia Pulp and Paper (APP) et Asia Pacific Resources International Holdings Limited (APRIL)."

APP et APRIL, sociétés établies à Singapour, sont régulièrement accusées par les écologistes d'abattre les forêts naturelles d'Indonésie pour produire du papier, menaçant des espèces en voie de disparition