Les carrières sont un peu le caillou dans le soulier des cimentiers. Plaies géantes à flanc de montagne, la rupture qu'elles causent dans le continuum des habitats naturels des animaux et dans le maillage végétal est lourde de conséquences pour la biodiversité. Alors que faire ? Les ciments Secil, deuxième entreprise du secteur au Portugal, se sont lancés dans une vaste opération de ravalement d'image. Et ont décidé de récupérer la carrière d'Outão, cent hectares d'une veine calcaire dans le massif d'Arrábida, en plein coeur du parc naturel régional, vue imprenable sur la baie de Setubal. Un biotope délicat à une cinquantaine de kilomètres de Lisbonne.
Le programme a ceci d'original qu'il a débuté en même temps que l'exploitation de la carrière, en 1982. On arrache la pierre, et on reboise aussitôt. Le projet a valu à Secil le prix européen de l'environnement en 1987. «Je rejette l'idée du phénomène de mode, prévient Carlos Abreu, l'un des dirigeants de Secil. Nous sommes des pionniers en matière de développement durable. Aujourd'hui pour nous, comme pour beaucoup d'industriels, c'est l'image qui est en jeu, face à des consommateurs de plus en plus sensibles à cet aspect.»
Secil a été l'une des premières entreprises à adhérer au programme portugais «B&B» (business et biodiversité) pour protéger l'environnement, dans le cadre de l'objectif européen «Fin de la perte de biodiversité d'ici à 2010». Dans un protocole signé avec l'Institut de la conservation de la natu