Al'heure où le gouvernement semble décidé à ralentir la valse des étiquettes alimentaires, la guerre autour des prix du lait s'intensifie entre industriels et distributeurs, alors que ceux-ci s'apprêtent à clore, ce samedi, leurs négociations commerciales annuelles. Exemple : le conflit qui oppose Auchan et Candia. Le premier a décidé de stopper les commandes au second, a expliqué mercredi le directeur des achats d'Auchan, Jean-Denis Deweine. «Si on n'est pas content, on ne prend pas», s'est-il justifié. La hausse de tarifs de 15 % affichée par Candia n'a pas ravi Auchan. «Elle ne saurait être légitimée par la hausse des cours, a poursuivi Deweine, sinon elle serait de l'ordre de 9 %.»
Si les cours mondiaux de la poudre de lait et du beurre se sont relâchés, retrouvant en février leurs niveaux d'avant la flambée de l'été 2007, le prix en France de la brique ne cesse, lui, d'enfler. Selon l'Insee, le lait et la crème ont augmenté de 12 % depuis août, et de 7,6 % entre novembre et janvier. Et ce n'est pas fini. Les industriels du lait - Lactalis et Candia en tête - sont en plein bras de fer avec la grande distribution pour mettre en place de nouvelles hausses en 2008. «Les négociations sont quelquefois très tendues», glisse Luc Morelon, porte-parole du numéro 1 du secteur, Lactalis. Pointé du doigt, le groupe a déjà vu son camembert Président épinglé par les publicités musclées de l'enseigne Leclerc. «C'est plus difficile cette année, oui», re