En matière financière, à force de s'attendre au pire, on se félicite presque que la catastrophe n'ait pas été pire encore. Illustration hier. Alors que le Crédit agricole annonçait des pertes au quatrième trimestre plus graves que prévu par les analystes, l'action de la banque verte a bondi de 5,75 % en une seule séance. Un sursaut qui n'était pas arrivé depuis Mathusalem pour une banque qui a vu son cours chuter de 21 % depuis le début de l'année. Comme si le marché pensait en avoir fini une bonne fois pour toutes avec cette malédiction des subprimes.
Contrôle interne. Pourtant, le Crédit agricole, qui avait chiffré, le 20 décembre, à 2,5 milliards d'euros l'impact de la crise financière américaine, a été obligé de concéder que la facture se monte désormais à 3,3 milliards (2,7 milliards après impôt). Soit 800 milliards d'euros supplémentaires. Ce qui en fait l'un des champions français des subprimes, le plus touché derrière la Société générale et BNP-Paribas.
Hier, la banque a d'ailleurs reconnu qu'elle avait des progrès à faire en matière de contrôle interne, dont l'insuffisance est au coeur de l'affaire du trader de la Société générale, Jérôme Kerviel. Une partie de la plus-value dégagée par la vente de sa participation dans Suez à la mi-janvier (500 millions d'euros) ira ainsi au «renforcement des moyens de contrôle et de la maîtrise du risque», a annoncé la banque.
Cagnotte. Pour autant, sur l'année, le leader de la banque de détail en France (25 % de parts de marc