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Le Grand canyon inondé pour restaurer la biodiversité

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Pour la troisième fois depuis 1994, la reproduction d'espèces de poissons endémiques est stimulée en reproduisant les conditions existant avant la construction du barrage de Glen Canyon, en 1963.
par AFP
publié le 6 mars 2008 à 7h00

Les autorités ont ouvert hier les vannes d'un barrage en amont du Grand canyon du

Colorado

(Arizona, dans le sud-ouest des Etats-Unis) dans l'espoir de restaurer une partie d'un écosystème bouleversé par la retenue artificielle.

Pendant soixante heures, des millions de litres d'eau vont se déverser du lac artificiel Powell via le barrage de Glen Canyon, dans le lit de cette merveille géologique qui larde le nord de l'Arizona sur plus de 400 km, quadruplant son débit.

Cette opération, la troisième du genre après 1994 et 2004, vise notamment à stimuler la reproduction d'espèces de poissons endémiques en

"reproduisant les conditions qui existaient avant la construction du barrage",

a expliqué John Hamill, responsable du bureau d'étude du Grand canyon au sein de l'Institut américain de géophysique (USGS).

Avant l'érection du barrage de Glen Canyon en 1963, le

Colorado

, qui prend sa source dans les montagnes Rocheuses au nord-est du lac Powell, était sujet à des crues post-hivernales régulant l'écosystème et déposant des sédiments sur ses berges. Depuis, ces dernières se sont fortement érodées.

Mais la mesure de l'USGS a ses sceptiques, notamment les autorités du parc national du Grand Canyon, l'une des principales attractions touristiques des Etats-Unis, qui souhaiteraient qu'elle se produise plus souvent.

"Si nous attendons aussi longtemps, cela ne va qu'éroder davantage le Canyon",

a affirmé le directeur du parc, Steve Martin, inquiet de la disparition de plages qui son