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Libération

Les cartes de crédit, joker épuisé

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publié le 6 mars 2008 à 2h36

AWall Street, il a longtemps été surnommé «le condamné». En raison du pessimisme de ses prévisions. Cette fois, Peter Schiff, président de Euro Pacific Capital, une société spécialisée dans les fonds boursiers, met en garde contre l'endettement des ménages américains. «Vous rencontrez un ami. A la question "comment vas-tu ?" Il répond : "J'ai pris une 3e hypothèque, j'ai explosé ma carte de crédit, liquidé mes économies pour acheter une voiture et nous partons en vacances, tout va bien"», raconte-t-il au New York Magazine pour illustrer ce qu'il considère comme le problème clé de l'économie américaine.

Si les analystes financiers sont encore partagés sur l'ampleur de la contagion de la crise des subprimes à d'autres secteurs de l'économie, ils reconnaissent que Schiff a vu juste dans sa mise en garde contre la bulle immobilière. Et Schiff pourrait avoir raison sur le reste aussi.

Spirale. Plusieurs banques ont récemment admis percevoir des signes de «stress» dans le remboursement des mensualités des cartes de crédit. Le taux de défaut de paiement est passé de 6,4 % en 2006 à 7,6 % en 2007. Le volume des impayés a augmenté de 18 % durant la même période.

Selon Gail Cunningham, de la Fondation nationale pour le conseil au crédit, «l'explosion de la dette des particuliers est une conséquence de la crise des subprimes. Jusqu'ici, les Américains avaient pour habitude d'éponger leurs dettes en obtenant des lignes de crédit sur la plus-value de leur maison». Mais