Dans cette affaire, il y a un oiseau qui ne se porte pas bien, une station de ski où les visiteurs ne restent pas assez, des élus locaux qui ont des relations à Paris, des écolos qui sonnent le tocsin. Et un ministre bien embêté. Le tout se déroule à Mijanès, Ariège, dans le canton de Quérigut, un bout de Pyrénées pas facile d'accès, le lieu peut-être le moins peuplé de France avec ses 535 habitants.
Commençons par la bête, «un oiseau emblématique de nos montagnes» selon ses défenseurs, le grand tétras, aussi connu sous le nom de coq de bruyère, en voie de disparition. Il a déserté les Alpes. Et dans les Pyrénées, principal foyer, on en compte deux fois moins qu'il y a quarante ans. Sa printanière parade nuptiale l'a rendu célèbre pour les étranges «toc toc» du mâle sur les «places de chants». Et il se trouve un coin que le grand tétras aime bien, la forêt de Mijanès. «Une zone de repos et un milieu idéal pour le coq», note Thierry de Noblens, membre du Comité écologique ariégeois, qui veut être le grain de sable dans ce qu'il appelle un «crime écologique majeur» : l'extension de la station de ski de Mijanès-Donezan. Un projet présenté comme une question de survie par la communauté de communes du Donezan.
Recours. «L'enjeu est important pour notre futur, assure Georges Vigneau, agent de développement. Ces gens-là se trompent de combat. Nous, on ne demande qu'à pouvoir exister dans le milieu qu'on aime.» Et pour ça, le canton com