Au Lesotho, la grande richesse est l'eau. Pourtant, ce petit royaume montagneux (30 355 km2, 1,8 million d'habitants), enclavé en Afrique du Sud, a subi, en 2007, la pire sécheresse depuis trente ans. Faute d'irrigation, sa production agricole a chuté de 42 %. L'eau de ses barrages est vendue à l'Afrique du Sud pour 25 millions de dollars par mois (16 millions d'euros) en échange de maïs, aliment de base au Lesotho.
Bioéthanol. Seules 10 % de ses terres, en effet, sont cultivables et les rendements agricoles ne cessent de chuter (500 kg à l'hectare, contre 1 400 dans les années 70), en raison de l'érosion et de l'appauvrissement des sols. Les petits planteurs produisent à peine de quoi se nourrir. Or, les sécheresses sont de plus en plus fréquentes à cause du réchauffement : trois depuis 2002. En 2007, le Lesotho n'a produit que 72 000 tonnes de céréales, soit 20 % de ses besoins. Le pays en a reçu 30 000 tonnes par l'aide internationale et s'est trouvé contraint d'importer le reste au prix fort. En Afrique du Sud, le prix du maïs a en effet augmenté de 400 % en deux ans ! Les récoltes ont été insuffisantes et, pour la première fois depuis 1994, le géant agricole a dû en importer un demi-million de tonnes.
Le prix mondial des céréales a aussi explosé, en raison de la hausse de la demande dans les pays émergents et de la production de bioéthanol. Au Lesotho, la hausse des prix a eu des conséquences désastreuses pour une population déjà durement frappée par le sida (plus de 24 %