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Analyse

Les JO pompent l'eau de la Chine

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publié le 10 mars 2008 à 2h38

Roses rouges, pétunias, chrysanthèmes. Pékin la grise se transforme en parc floral à l'approche des Jeux. D'ici au mois d'août, 60 millions de «fleurs olympiques» seront plantées le long des avenues. Une forêt tout aussi «olympique» de 530 000 arbres adultes aura surgi de nulle part au nord de la capitale, sur une surface équivalente à un arrondissement de Paris. Dans les faubourgs, d'immenses pépinières ont déjà poussé en prévision des milliers de fleurs coupées à destination des cérémonies retransmises dans le monde entier. Pékin, qui a promis des Jeux verts et fleuris, embellit donc à vue d'oeil. Mais la campagne déjà bien pelée des environs jaunit tout aussi vite.

Tribut. 2008, l'année de tous les défis pour Pékin, démarre sur une sécheresse alarmante, pour la neuvième année consécutive : «Les précipitations ont diminué de 70 % cet hiver», ont annoncé les autorités : 11,1 millions d'hectares de terres cultivables seraient déjà affectés dans le nord du pays, 2,5 millions de personnes souffriraient d'une pénurie d'eau potable et le niveau des nappes phréatiques aurait baissé de 50 cm à Pékin et à Tianjin, la mégapole voisine. Des annonces alarmantes, alors que certains experts non officiels pronostiquent une augmentation de 30 % des besoins en eau de la capitale pendant les Jeux olympiques. Le bureau de l'Eau de Pékin et celui de la Propagande démentent, assurant prendre «toutes les mesures pour économiser l'eau». Zhang Shouquan, chef du bureau d